La réalité est une illusion : un reflet d’elle-même qui apparaît là où elle ne se trouve pas.
La science – en tant que tentative d’exprimer des lois objectives – ressort à mes yeux d’une erreur ontologique.* Alors même que nous en faisons un outil pour tenter de pénétrer le mystère du monde, elle interpose – du fait de sa nature analytique** – un écran entre notre esprit et l’objet de notre recherche. Les trois grandes erreurs de la modernité furent selon moi : la séparation entre l’homme et la nature, celle entre l’esprit et la matière et celle enfin entre la science et la poésie.
Le défi qu’il nous appartient aujourd’hui de relever est de réunir, sans les confondre, ce que nous avons arbitrairement séparé. Ainsi, en se complémentant entre eux, les opposés se mettent tout naturellement au service du sujet.
Changez votre point de vue sur le monde et celui-ci se transforme instantanément sous vos yeux. Ce que nous pensons solide, plein, objectif est le vide que nous animons d’intentions. Nous créons des formes par la seule puissance de notre pensée et, nous glissant dedans (principe d’incarnation), jouons à les animer.
*Partie de la métaphysique qui s’applique à « l’être en tant qu’être », selon la formule d’Aristote (Le Robert).
** Décomposition d’éléments de nature intellectuelle et abstraite.